Maria Sharapova contrôlée positive: qu'est-ce que le meldonium ?

Publiée le 2016-03-08

 Interdit par l'Agence Mondiale Antidopage depuis le 1er janvier 2016, ce médicament utilisé par l'ancienne numéro 1 mondiale ne cesse de faire parler de lui ces derniers mois.

Pour le grand public, le meldonium reste inconnu. Pourtant, ce produit est la «star» de ce début d'année dans le monde sportif. Tout du moins quand les révélations de dopage sont dévoilées. Lundi soir, en annonçant son contrôle antidopage positif à cause de cette substance lors de l'Open d'Australie, Maria Sharapova a mis en avant un produit qui fait jaser. «Depuis 10 ans, je prends un médicament sur prescription de mon médecin de famille, ce médicament n'était pas sur la liste des produits prohibés par l'Agence mondiale antidopage, mais le règlement a changé le 1er janvier dernier et ce médicament est devenu un produit prohibé, ce que je ne savais pas.»

La Russe de 28 ans dit juste. Au moins sur ce point. Depuis le début de l'année, le produit a été inscrit sur la liste des substances prohibées par l'Agence Mondiale Antidopage. Il avait auparavant été intégré au programme de surveillance un an plus tôt afin «de détecter les potentiels abus». Lors de sa conférence de presse, Maria Sharapova assurait qu'il lui était prescrit depuis 2006, pour «traiter des problèmes de santé récurrents, un déficit en magnésium, une arythmie cardiaque et des cas de diabète dans (sa) famille.»

 

Un produit né en Lettonie et vendu uniquement en Europe de l'Est

Recensé sous le nom de Mildronate dans les pharmacies d'Europe de l'Est, le meldonium a été mis au point dans les années 1970 au sein de l'ex-URSS, plus précisément en Lettonie. Principalement utilisé dans la prévention de l'infarctus du myocarde ou le traitement de ses séquelles, ce produit est commercialisé uniquement dans les pays de l'Est, faute d'accord pour être vendu sur les marchés européens et américains. En revanche, il est disponible sur le marché noir et sur internet sous forme de comprimés ou d'ampoules, pour un coût relativement faible d'une vingtaine d'euros.

 

Son inventeur réfute l'idée de performance améliorée

Interrogé il y a quelques jours par nos confrères du Monde, son inventeur, le professeur letton Ivars Kalvins, avait livré le fond de sa pensée à l'heure des premières polémiques autour de ce produit: «Il n'y a aucune preuve scientifique disponible démontrant la capacité du meldonium à améliorer les performances athlétiques. Si des athlètes en prennent, ils ne doivent pas s'attendre à de meilleures performances, par contre, ils seront protégés contre les dommages ischémiques des cellules. Cela ne leur permettra pas de gagner, mais de préserver leur santé.»

 

Treize sportifs contrôlés positifs depuis janvier

Depuis le passage du meldonium sur la liste des produits dopants, pas moins de treize sportifs ont été contrôlés positifs et non des moindres tels que la patineuse russe Ekaterina Bobrova, championne olympique par équipe en 2014, la Suédoise Abeba Aregawi, championne du monde 2013 du 1500 m, ou encore le marathonien éthiopien Endeshaw Negesse. Et depuis lundi soir, la plus médiatisée de tous, Maria Sharapova.

 

par batiste desperez

Le 08/03/2016

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